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Des besoins de plus en plus criants
Des besoins de plus en plus criants

La Presse

time4 days ago

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Des besoins de plus en plus criants

Francine Laplante, fondatrice du projet Marraine Étoilée, craint de ne pas avoir les ressources pour aider toutes les familles qui solliciteront son aide. Quelques milliers d'écoliers issus de ménages dans le besoin commenceront leur année scolaire avec sur le dos des sacs remplis d'effets scolaires fournis par des organismes d'aide. Ceux-ci lancent toutefois un avertissement : beaucoup d'autres ont dû être laissés en plan, et le problème va en s'accentuant. L'heure de la rentrée a déjà sonné pour Francine Laplante. Dans les locaux d'un entrepôt du Mile-Ex, des sacs à dos sont disposés sur le sol en rang d'oignons, des classeurs à anneaux sont empilés le long d'un mur et des étuis à crayons s'accumulent sur les tables. Lorsque sonnera la vraie rentrée, environ 3200 élèves du primaire et du secondaire étrenneront les sacs à dos que la fondatrice du projet Marraine Étoilée et sa petite armée de bénévoles auront remplis de fournitures scolaires. Francine Laplante dégote les aubaines, mais elle ne fait pas de magie : les ressources ne sont tout simplement pas suffisantes pour répondre aux besoins, qui sont en croissance constante. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Des bénévoles s'activent afin de préparer les fournitures scolaires des enfants qui auront besoin du projet Marraine Étoilée pour commencer l'année scolaire. « Cette année [étant donné la demande], on aurait pu se rendre à 5000 sacs », laisse-t-elle tomber. En 2022-2023, on en a fait 500, la deuxième, 1350, et la troisième, 2395. Francine Laplante, fondatrice du projet Marraine Étoilée Le constat est le même chez Hop ! la rentrée, où la directrice générale, Caroline Bernier, a dû se résigner cette année à imposer des quotas. « On ne fournit pas du tout à la demande, tranche-t-elle sans hésitation. Ça m'a déchiré le cœur de refuser, parce qu'évidemment, on est limités par le budget. » « Tout a augmenté » Depuis les balbutiements de l'organisme, en 2018, la demande a grimpé de façon vertigineuse. Sans être le seul facteur en cause, la hausse de l'immigration n'est pas étrangère à ce phénomène. « Ça joue quand même beaucoup », souligne Caroline Bernier, se fondant sur les échos de ses partenaires sur le terrain. Mais cela n'explique pas tout. Il y a aussi « les nouveaux pauvres », dit Francine Laplante. Les nouveaux pauvres, c'est ceux qui travaillent à des salaires à 23 $ l'heure et qui n'arrivent plus. Francine Laplante, fondatrice du projet Marraine Étoilée « Les passes de transport en commun, le panier d'épicerie, tout a augmenté de façon exponentielle », se désole-t-elle. Et si la pandémie a parfois « le dos large », ses dommages collatéraux se font tout de même encore sentir, ajoute Audrey Renaud, directrice générale du Regroupement Partage. Les hausses répétées du taux directeur, par exemple, ont plongé certains ménages dans des situations de précarité. « On a des propriétaires de maisons qui sont maintenant des bénéficiaires de l'Opération sac à dos, explique-t-elle. Quelqu'un qui est passé de 2 % à 6 % au renouvellement du prêt hypothécaire, son paiement a plus que doublé. Ce n'est pas tout le monde qui a ce 'lousse' dans son budget mensuel. Ça a eu un impact majeur. » Deux fois plus de sacs Au Regroupement Partage non plus, on ne chôme pas en prévision de la rentrée des classes. « La demande a explosé depuis trois ans », illustre Mme Renaud. Cette année, on donne 11 000 sacs, et en 2022, on était à 5400. Historiquement, c'était juste à Montréal, mais là, on s'est étendus un peu partout dans la province. Audrey Renaud, directrice générale du Regroupement Partage Les demandes d'aide devraient continuer à se multiplier au cours des prochaines années, s'inquiète-t-elle, en renvoyant à une étude publiée en janvier 2025 par Banques alimentaires Québec⁠1 : la trajectoire est liée dans la mesure où payer l'épicerie passe avant l'achat de crayons ou de gommes à effacer. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE Ce sont environ 3200 enfants qui auront besoin d'un sac à dos préparé par l'équipe de Francine Laplante. « Si la tendance se maintient, on sait qu'en 2027, il faut qu'on commence à rationner », prévient-elle. Rationner, c'est ce que tous veulent éviter à tout prix. Distribuer 5000 sacs à dos dégarnis au lieu des 3200 en cours d'assemblage, très peu pour Francine Laplante. « Je veux que les enfants aient des étincelles dans les yeux, s'anime-t-elle. Qu'est-ce qu'il y a de plus beau que ça, trois boîtes de crayons à colorier neufs ? Qu'est-ce qu'il y a de plus beau que ça, un sac à dos de Spider-Man ou de la Petite Sirène ? » 1. Lisez l'article « La demande d'aide alimentaire ne fera qu'augmenter »

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